Corona : avec des vaccinations croisées contre les variantes virales ?

Maximilian Reindl a étudié la chimie et la biochimie au LMU de Munich et est membre de l'équipe éditoriale de depuis décembre 2020. Il se familiarisera pour vous avec les sujets médicaux, scientifiques et politiques de santé afin de les rendre compréhensibles et compréhensibles.

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La vaccination croisée est l'administration de différents types de vaccins contre le même agent pathogène. De tels schémas de vaccination mixtes (hétérologues) sont déjà utilisés avec succès contre la grippe ou le virus Ebola. À l'avenir, ils pourraient également offrir une meilleure protection contre les variantes Sars-CoV-2.

Des données encourageantes du Royaume-Uni suggèrent les avantages potentiels de la combinaison de Vaxzevria d'AstraZeneca et de Comirnaty de BioNTech / Pfizer. Découvrez ici quels avantages un calendrier vaccinal hétérologue pourrait offrir à long terme dans la lutte contre les variants du coronavirus.

Qu'est-ce que la vaccination croisée?

Les médecins désignent une série de vaccinations consistant en (au moins) deux vaccins différents contre un certain agent pathogène comme une vaccination croisée. Ceci est également connu comme le calendrier de vaccination hétérologue.

De telles applications sont principalement tentées avec des genres de virus qui mutent fréquemment. Cela modifie également leur apparence physique, que ciblent les vaccins. Un exemple «classique» en est les vaccins contre la grippe, ainsi que les vaccins contre le virus Ebola et les vaccins contre le virus de l'hépatite C - ces derniers sont très prometteurs en matière de développement.

Vaccinations croisées contre Sars-CoV-2

Les vaccins contre le coronavirus disponibles sont basés sur différentes technologies. Jusqu'à présent, il s'agissait de vaccins vectoriels et de vaccins à ARNm. D'autres types de vaccins seront ajoutés dans un proche avenir. Ensuite, les vaccins à base de protéines des fabricants Sanofi/GSK et NovaVax seront probablement homologués. Contrairement aux vaccins à base d'ARNm et de vecteurs génétiques, ils reposent sur une technique avec laquelle on a beaucoup d'expérience.

Les vaccins contre le coronavirus diffèrent donc légèrement en termes de principe d'action, d'efficacité contre des variantes virales individuelles, d'effets secondaires et probablement aussi de durée de la protection existante. L'hypothèse ou l'idée derrière la vaccination croisée est que ces différentes propriétés pourraient se compléter positivement.

Quels sont les avantages de la vaccination croisée?

Dans l'état actuel des connaissances, il est considéré comme certain que les vaccins vectoriels produisent des réponses immunitaires cellulaires plus prononcées, tandis que les vaccins à base d'ARNm produisent probablement des réponses anticorps plus fortes (réaction immunitaire humorale).

Une protection vaccinale forte nécessite deux composants immunitaires qui se complètent : En cas d'infection, les anticorps neutralisent les particules virales circulant librement dans le corps. Les cellules du corps infectées sont rendues inoffensives par la réponse immunitaire cellulaire.

Un avantage possible de la vaccination croisée serait de combiner le « meilleur des deux mondes ». Plus précisément, cela signifie initier une réaction immunitaire qui active et entraîne fortement les deux bras du système immunitaire. En théorie, cela permettrait de stimuler des réponses immunitaires plus larges et plus diversifiées. Ils pourraient peut-être mieux résister à la variabilité génétique des nouvelles variantes virales.

De tels effets hétérologues ont été partiellement démontrés dans des immunisations croisées connues.

Premier exemple pratique : d'abord AstraZeneca, puis BioNTech

Un tel calendrier de vaccination hétérologue ne faisait pas partie des études d'enregistrement. Une étude systématique sur l'administration combinée d'AstraZeneca et de BioNTech a été fournie par l'étude très acclamée Com-COV de Grande-Bretagne.

Pour la première fois, elle a comparé les deux vaccins Comirnaty (BNT) et Vaxzevria (ChAd) et a examiné la relation entre la séquence de vaccination et l'efficacité. Au total, 830 personnes d'un âge moyen de 57,8 ans ont participé à cette étude. Les résultats intermédiaires publiés jusqu'à présent concernent un sous-groupe de 463 personnes qui ont reçu leur deuxième vaccination à 28 jours d'intervalle.

Les chercheurs ont divisé les personnes testées en quatre groupes et ont trouvé les relations suivantes :

• ChAd / BNT : réponse cellulaire la plus forte, nombre élevé d'anticorps.
• ChAd / ChAd : bonne réponse cellulaire, bons titres en anticorps.
• BNT/ChAd : bonne réponse cellulaire, bons titres en anticorps.
• BNT/BNT : très bonne réponse cellulaire, titre en anticorps le plus élevé.

Ces observations montrent que l'association d'une primo-vaccination avec Vaxzevria avec une primo-vaccination Comirnaty peut être très efficace. Cependant, la séquence de vaccination semble avoir un impact. La vaccination croisée avec Vaxzevria suivie de Comirnaty génère non seulement des niveaux élevés d'anticorps, mais génère également une réponse immunitaire cellulaire particulièrement forte.

L'efficacité de la vaccination croisée ChAd/BNT déclenche ainsi une réaction immunitaire contre le coronavirus au moins aussi efficace qu'une double dose (homologue) de Comirnaty.

Des réactions de vaccination potentiellement plus fortes

Malgré ces résultats encourageants, l'étude britannique ComCov a signalé des réactions vaccinales plus fortes - telles qu'une augmentation des réactions fébriles, des frissons, des maux de tête ou des douleurs au site d'injection. Cependant, cela est controversé dans le monde professionnel : d'autres rapports d'études - comme ceux de l'hôpital universitaire de la Sarre à Homburg - n'ont pas observé d'augmentation significative des réactions vaccinales.

Dans ce contexte, l'étude allemande fait référence aux différents intervalles de vaccination comme explication possible : alors que dans l'étude ComCov l'intervalle entre les deux doses était de 4 semaines, dans l'étude allemande, il était de 9 à 12 semaines.

Avez-vous déjà eu une expérience de vaccination croisée dans le passé?

Oui. Le calendrier vaccinal hétérologue n'est pas nouveau. En médecine et en recherche actuelle, une deuxième vaccination avec un autre vaccin qui « cible » le même agent pathogène n'est pas rare. Surtout lorsque l'agent pathogène a un niveau élevé de variabilité génétique - c'est-à-dire un grand nombre de variantes virales différentes.

Spoutnik V : Un exemple de schéma de vaccination croisée contre le Covid-19 est le vaccin controversé Spoutnik V (Gam-Covid-Vac). Ce vaccin a été le premier vaccin approuvé au monde contre le Sars-CoV-2.

Il dispose actuellement d'une approbation spéciale dans de nombreux pays - comme le Brésil, la Hongrie, l'Inde ou les Philippines. Une autorisation de mise sur le marché en Allemagne est toujours en attente. Spoutnik V utilise deux vecteurs différents - le vecteur dit rAd26 pour la vaccination initiale et le vecteur rAd5 pour la vaccination de rappel.

Exemples de vaccination croisée avant la pandémie

D'autres exemples similaires proviennent d'études antérieures au déclenchement de la pandémie de corona. Cela signifie que les exemples suivants ne font pas explicitement référence aux vaccinations contre le Sars-CoV-2. Cependant, ils montrent que le concept de vaccination croisée est bien connu et peut être prometteur.

Vaccin contre Ebola : Les chercheurs ont connu un grand succès avec une approche croisée dans la lutte contre le virus Ebola. Ici aussi, le vaccin déjà approuvé par l'EMA comprend deux vecteurs différents : Une série complète de vaccinations est constituée du vecteur dit Zabdeno® (Ad26.ZEBOV) et du vecteur Mvabea® (MVA-BN-Filo). Ensemble, ils offrent une protection efficace contre la fièvre virale (hémorragique) généralement mortelle associée à Ebola.

Vaccination contre l'hépatite C : Un autre exemple en cours de développement est la vaccination contre le virus de l'hépatite C (VHC).Le VHC a une énorme diversité génétique.

Ici, un vecteur sert de vaccination primaire, qui stocke les informations pour différentes protéines de surface du virus (adénovirus de chimpanzé, ChAd3). Comme deuxième vaccination, les médecins utilisent alors un virus cowpox modifié (modified vaccine Ankara, MVA). Malgré les résultats intermédiaires prometteurs, cette approche n'en est qu'à une phase clinique précoce.

Vaccin mosaïque contre le VIH : Un vaccin contre le VIH a longtemps été considéré comme inaccessible. Cependant, les développements récents sont très prometteurs : les vaccins dits « mosaïques » contre le VIH ne sont qu'en phase de développement, mais ils sont les premiers à montrer une protection préventive contre la maladie d'immunodéficience VIH dans des modèles animaux.

Le fabricant Janssen (Johnson & Johnson) utilise également des vecteurs pour la première vaccination. Ces vecteurs portent plusieurs variantes de gènes de structure du VIH (Gag, Pol, env). Cependant, la deuxième dose de vaccination est basée sur un mécanisme d'action différent : ici, les chercheurs utilisent un vaccin dit protéique basé sur la protéine d'enveloppe virale HI gp140.

Besoin de rappels de vaccination contre le Covid-19 ?

Cela a été discuté dans le monde professionnel depuis longtemps. Les experts supposent qu'une fois la première campagne de vaccination contre le Covid-19 terminée, un rappel de routine sera nécessaire.

Il n'est pas encore possible d'estimer quand quelle vaccination de suivi a un sens. Malgré le nombre croissant de rapports indiquant que l'efficacité des vaccins individuels contre certaines variantes virales (par exemple contre Delta) peut être réduite, la génération actuelle de vaccins offre toujours une protection bonne et fiable. Cela est particulièrement vrai en ce qui concerne les cours difficiles.

Quelles combinaisons vaccinales contre le Covid-19 seraient envisageables ?

Dans ce contexte, il convient de se tourner vers l'année prochaine : le ministère fédéral de la Santé (BMG) a récemment annoncé qu'il se procurerait 204 millions de doses supplémentaires de vaccin contre le coronavirus pour 2022. Cette offre excédentaire de doses de vaccination vise à éviter d'éventuels goulots d'étranglement dans l'approvisionnement futur.

Les contingents commandés sont répartis sur les vaccins suivants :

• 84 millions de doses de vaccins - BioNTech / Pfizer (vaccin à ARNm)
• 32 millions de doses de vaccin - Moderna (vaccin à ARNm)
• 18 millions de doses de vaccin - Johnson & Johnson (vaccin vectoriel)
• 42 millions de doses de vaccins - Sanofi / GSK (vaccin à base de protéines - pas encore approuvé)
• 16 millions de doses de vaccin - NovaVax (vaccin à base de protéines - pas encore approuvé)

De nombreuses nouvelles combinaisons envisageables

En théorie, cela se traduit par un certain nombre d'options envisageables et évidentes pour divers schémas de vaccination hétérologues croisés. Des combinaisons de vaccin vecteur-ARNm, de vaccin vecteur-protéine ou une combinaison de vaccin protéine-ARNm seraient envisageables.

Mais si, et si oui, quelle combinaison de vaccins fonctionne réellement de manière sûre et efficace est actuellement purement spéculative.

Il convient également de rappeler que les calendriers de vaccination hétérologues ne font pas partie des documents officiels d'approbation. Par conséquent, il existe également un manque d'informations sur les effets secondaires très rares possibles. En cas de doute, un schéma vaccinal homologue est plus sûr car il a fait ses preuves.

Quand arrivent les vaccins personnalisés ?

On ignore également quand les fabricants de vaccins à base d'ARNm avec un produit adapté (développé davantage) contre d'éventuelles nouvelles variantes virales seront lancés sur le marché. Selon le constructeur, un tel réglage est possible en quelques semaines.

Il est donc tout à fait possible de savoir à quoi ressemblera la prochaine campagne de vaccination : si les fabricants adapteront leurs produits à une distribution de variantes virales éventuellement modifiée avec de nouvelles « recettes » ou si différents schémas de vaccination hétérologues seraient la meilleure option pour faire face aux pandémies doit d'abord être démontré dans des études cliniques systématiques.

Les calendriers de vaccination hétérologues pourraient être supérieurs

Tous ces exemples montrent que les calendriers de vaccination hétérologues peuvent être très efficaces. En particulier, si l'agent pathogène à contrôler a une forme externe diverse, ils pourraient être supérieurs aux vaccinations avec un seul vaccin.

Il montre également que la combinaison de différentes technologies vaccinales est généralement possible. À l'avenir, cela pourrait aussi être transféré plus spécifiquement au coronavirus avec ses variantes de plus en plus diverses.

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